Berkane a son plan d’aménagement

12 أغسطس 2017آخر تحديث :
Berkane a son plan d’aménagement

Berkane est la deuxième ville de l’Oriental qui sera dotée d’un schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU). Un document stratégique qui déterminera la vision de développement de toute la province, à l’horizon 2040. Il coordonnera, en amont, les actions d’aménagement, de préservation, de développement et sera décliné en programmes d’action spécifiques sectoriels. C’est ce qu’a expliqué Saïd Lahbile, directeur de l’Agence urbaine d’Oujda, lors du lancement de cette étude.

Le SDAU est une opportunité pour répondre aux problématiques qui entravent le décollage économique d’un territoire aux multiples atouts. C’est le cas pour la connexion de la province à l’autoroute, au réseau ferroviaire et au futur port Nador West Med… De fait, cette étude se veut opérationnelle pour donner du contenu à la régionalisation élargie et à la déconcentration avancée axée sur la bonne gouvernance. Elle s’inscrit également dans la continuité des études relatives aux schémas régionaux d’aménagement du territoire, au plan de développement régional et aux plans provinciaux de développement. Toutefois, elle corrige leurs failles.

À court terme, la province de Berkane disposera d’un document réglementaire avec une stratégie d’aménagement pouvant régir la croissance et le développement harmonieux du territoire pour les 25 prochaines années. À moyen et long terme, mettre en cohérence l’ensemble des stratégies sectorielles engagées et préserver les zones naturelles et sensibles du territoire.

En détail, l’aire d’étude s’étend sur une superficie de 1.831 km² et compte une population de 289.137 habitants selon le recensement général de la population et de l’habitat 2014. Elle couvre les 16 communes de la province: Berkane, Saïdia, Sidi Sliman Cherraa, Aklim, Ahfir, Ain Erreggada, Boughriba, Chouihia, Rislane, Sidi Bouhria, Tafoughalt, Zegzel, Aghbal, Laatamna, Madagh et Fezouane.

Pour le moment, Berkane ne dispose pas de stratégie pour tirer profit de ses trois vocations essentielles: l’agriculture, le tourisme et l’agro-industrie. Comment transcendera-t-elle ses atouts naturels en outils performants pour marketer son territoire. La province n’arrive pas à s’ériger en destination touristique malgré sa station balnéaire de Saïdia, ses grottes archéologiques de renommée internationale, son parc forestier de 45.000 ha et la diversité de son arrière-pays.

Comment se fait-il qu’une province réputée agricole (avec un périmètre irrigué de 39.000 ha) n’arrive pas à perforer dans le secteur? À quoi sert une agropole sans réel impact sur l’emploi et sans innovation? Qu’attend l’Ormvam pour passer à une phase créative et ne pas se limiter à la distribution de l’eau ? Combien de conventions a-t-il signées à l’international pour valoriser son territoire et conquérir de nouveaux marchés? Qu’attendent les grands fermiers de la province pour créer de réelles richesses durables au lieu de bénéficier des aides de l’Etat sans contreparties?
Autant de questions relevées par les participants aux trois ateliers tenus pour préparer ce SDAU (voir encadré). Dans le sillage, un site Web est mis en service pour permettre aux usagers, acteurs associatifs, ONG et particuliers de formuler leurs attentes et leurs besoins.

Intervenant lors de cette rencontre, le représentant du bureau d’étude chargé de la réalisation de ce SDAU a comparé la province de Berkane à la région d’Almeria. Il a expliqué qu’un benchmarking avec cette région espagnole est pertinent. Les deux territoires disposent des mêmes atouts. Almeria a opéré selon deux axes: internationaliser ses produits agricoles (apporter des corrections à son agriculture pour acquérir la norme internationale et transformer tous les produits agricoles) et constituer un lobbying qui travaille sur la commercialisation, les marchés et les circuits de distribution. Ce n’est pas le cas pour Berkane.

Trois ateliers pour élargir le débat

En marge du lancement de l’étude sur le SDAU, trois ateliers ont été tenus pour approfondir les questionnements sur les problématiques du développement. Le premier atelier s’est axé sur l’identification des obstacles qui entravent la maîtrise de l’étalement urbain et la périurbanisation. Le second atelier a concerné les acteurs économiques chargés de l’emploi, principalement l’agriculture, l’agro-industrie et le commerce. Il s’est aussi penché sur la diversification de l’économie locale, l’implantation des bassins d’emploi et les zones d’activité. Comme il a focalisé sur les moyens et les actions nécessaires pour une meilleure qualité du cadre de vie. Le troisième atelier a travaillé sur le transport, la mobilité de la population et des marchandises au niveau de l’aire d’étude et l’évaluation des atouts et des dysfonctionnements du système de transport existant.

De notre correspondant,
Ali KHARROUBI

leconomiste

 

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