*A peine 3.100 lits au lieu des 30.000 avancés au départ *Faible desserte aérienne *L’artisanat pour conforter l’offre touristique
Huit ans après son lancement, la station Saïdia est encore loin de ses objectifs de départ. Alors que le projet étalé sur 696 ha prévoyait au démarrage 9 hôtels, 12 villages de vacances, 8 résidences touristiques, 2.700 appartements, 300 villas et des centres commerciaux et une capacité litière avoisinant les 30.000, aujourd’hui la station peine a assurer quelque 3.100 lits.
Comme elle n’arrive pas non plus à lancer des activités ou mettre en place de l’animation. Le cas de l’aquapark, tant attendu, est typique. Le premier aquapark de la station balnéaire devait être opérationnel depuis un moment déjà, mais il n’ouvrira ses portes que fin août! Il doit offrir plus de 10 attractions dont une piscine à vague sur 1.200 m2 et une rivière. A la fin de la saison… Les sports nautiques pourtant incontournables pour un projet balnéaire, font également défaut. Pas de compétitions internationales de golf de haut niveau, ni d’animations estivales, ou de prix compétitifs et encourageants pour les nationaux ou des hôtels qui tournent de manière saisonnière etc.
Un gigantesque projet à la traîne, que le nouveau ministre du Tourisme a la lourde tâche de revaloriser. Aussi Mohamed Sajid y était-il en visite de «chantier» accompagné de Lamia Boutaleb, secrétaire d’état chargée du tourisme et Jamila El Mossali, secrétaire d’état chargée de l’artisanat et de Abdellatif Zaghnoun, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion, celui-ci a d’ailleurs pour mission de développer la station et de la valoriser suivant des normes internationales.
Et ce ne sont pas les membres de cette délégation qui ont proposé des alternatives pour capitaliser sur ce qui existe et proposer des actions de relance. C’est le nouveau wali de la région Mouad Jamai, qui après avoir rappelé les grands efforts consentis pour développer le secteur, a précisé qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure pour atteindre les objectifs préconisés. Il a cité l’exemple du transport aérien qui n’assure pas le maillage indispensable pour promouvoir et commercialiser une région aux multiples atouts. Même son de cloche chez le président de la région Abdenbi Bioui qui a insisté sur l’importance de l’offre balnéaire pour booster toute l’activité touristique et artisanale. La proximité de la région de l’Europe est un avantage compétitif qui n’est pas valorisé a-t-il souligné. Il a aussi regretté le manque d’accompagnement pour mieux desservir la région sur le plan aérien.
La commercialisation de la destination, nécessite le lancement d’un plan prioritaire de redressement touristique qui s’articule autour de quatre axes, souligne le wali de la région: augmentation de la capacité d’accueil, diversification des espaces d’animation, création de nouvelles lignes aériennes et lancement de campagnes promotionnelles pour la région.
L’artisanat comme source d’attractivité
Le wali de la région a insisté sur l’importance de renforcer le secteur de l’artisanat par des actions valorisantes qui impactent directement sur la qualité des produits et le rendement des commerçants. Le secteur est un important générateur d’emplois et fait travailler plus de 7.500 artisans en marqueterie, tapisserie, ferronnerie d’art, bijouterie, poterie, costumes traditionnels etc. Pour assurer la qualité requise à ces produits et contribuer à l’émergence d’une économie locale compétitive, le secteur connaît une réelle mutation organisationnelle. La région abrite 4 villages d’artisanat à Oujda, Taourirt, Berkane et Jerada (trois autres sont en phase de réalisation à Bouarfa, Ahfir et Sidi Chafi). En parallèle deux complexes intégrés sont opérationnels à Nador et Oujda. Celui d’Oujda, inauguré dernièrement et visité par la délégation qui a accompagné Sajid, a nécessité 18 millions de DH pour sa réalisation. Il a pour objectif de soutenir, organiser et encadrer les artisans; leur permettre d’améliorer et de diversifier leurs revenus. Il vise aussi à réhabiliter et à intégrer le secteur de l’artisanat dans le tissu économique local et valoriser les produits du terroir. En aval, il contribue à renforcer l’attractivité touristique de la région.
Ali KHARROUBI // L’Économiste