La CGEM/Oriental en ordre de bataille

6 أبريل 2016آخر تحديث :
La CGEM/Oriental en ordre de bataille

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– L’Economiste: La CGEM vient de tenir des réunions avec les opérateurs économiques, autorités locales, Conseil régional et CRI pour faire redémarrer le business dans l’Oriental. Pourquoi avoir autant tardé à agir au regard de la lenteur des investissements dans la région?
– Abdelkrim Mehdi
: Ce sont des réunions pour faire aboutir économiquement la régionalisation avancée. Un chantier qui nécessite l’implication de tous les intervenants pour assurer à notre région plus de visibilité. Le budget de la région a été multiplié par 6 (de 60 à 360 millions de DH). Une opportunité pour revoir les approches prônées jusqu’à présent. La dernière réunion de Saïdia a insisté sur l’importance d’impliquer le privé dans l’élaboration d’un modèle de développement économique. Le Conseil régional qui lancera incessamment le plan de développement régional est appelé à consulter le privé pour répondre à leurs réelles attentes et ne pas leur proposer des offres qui ne les intéressent pas. Il s’agit d’instaurer une bonne gouvernance locale tout en activant le comité régional de l’amélioration du climat des affaires, lancé il y a 3 ans.

– Cette amélioration du climat des affaires piétine à cause de la commercialisation des trois ZI de la région. Que propose la CGEM?
– MedZ a investi un milliard de DH pour lancer la Technopole d’Oujda (300 millions de DH), l’Agropole de Berkane (430 millions de DH) et le Parc industriel à Salouane (360 millions de DH). Un investissement colossal pour assurer le décollage économique convoité. Toutefois ces ZI ne sont pas attractives. Leur occupation gravite autour de 28% pour Oujda (en cinq ans), 25% pour Salouane (en 3 ans) et 48% pour Berkane (en 5 ans). Seulement 8 unités sont opérationnelles à la Technopole, 4 à l’Agropole et une seule au niveau du Parc industriel de Salouane. C’est peu par rapport aux efforts entrepris.

– A quoi imputez-vous cette frilosité?
– La CGEM a expliqué en mars 2013 que le modèle proposé pour ces ZI ne correspond pas aux attentes des opérateurs économiques. Les prix élevés du foncier n’ont pas non plus contribué à la commercialisation des lots de terrain. Notre souhait est de recadrer l’offre et penser au locatif avec toutes les options possibles. Faire en parallèle un effort sur le prix avec des facilités encourageantes.

– Mais comment intéresser des investisseurs potentiels?
– La CGEM dispose d’une base de projets identifiés qui ont déjà fait l’objet d’une commission pour l’acquisition des terrains. Les opérateurs qui ont déjà avancé des sommes pour acheter le foncier ont besoin de financement pour démarrer. Pourquoi ne pas leur accorder des différés d’amortissement sur 3 ou 5 ans. Est-ce à cause des problèmes d’autorisation qu’il faut régler? Est-ce un problème inhérent à MedZ? Est-ce par manque de visibilité?

– En fait, vous cherchez à encourager les PME à lancer leurs projets en attendant des locomotives industrielles?
– L’acte d’investir ne se décrète pas. Tout investisseur fait d’abord ses calculs par rapport au potentiel du marché, coût de production, abondance de ressources humaines qualifiées, avant de se lancer. Ce n’est pas à la CGEM d’assurer cette logistique de base. Le modèle de développement économique est du ressort du gouvernement et des autorités locales qui initient les projets structurants à fort impact économique. Un grand travail a été réalisé en infrastructures de base. Reste à passer à la phase suivante et rendre le territoire attractif.
Les locomotives de croissance nécessitent un travail en commun avec l’ensemble des intervenants et fédérations de la CGEM. C’est ce que nous faisons pour connecter les grandes entreprises nationales aux PME régionales. Il faut aussi profiter de l’effet d’entraînement qu’occasionnera le lancement du projet Nador West Med. La participation des entreprises locales est indispensable à la construction de ce port et son exploitation. Elles doivent être outillées pour bénéficier de cette opportunité et ne pas rater un marché qui se trouve dans leur région. Les entreprises à l’export, par exemple, doivent se positionner dès maintenant. De leur côté les entreprises de béton, briqueterie, construction, etc. peuvent aussi décrocher leur part de marché.

Saïdia round

Assurer la réussite du modèle de développement économique régional est une priorité pour la CGEM. C’est ce qui ressort de la réunion tenue samedi dernier à Saïdia par Miriem Bensalah Chaqroun avec les opérateurs économiques de l’Oriental, autorités et élus locaux. En perspective, proposer une feuille de route pour optimiser le plan de développement régional préconisé par le Conseil de la région. Une opportunité pour débloquer les freins à l’investissement au niveau local. Cinq solutions seront proposées, lors de la réunion d’avril, pour améliorer l’attractivité de la région.
• Participation du secteur privé, à travers la CGEM, dans l’élaboration et la mise en œuvre du plan de développement régional.
• Relance des travaux du Conseil régional de l’environnement des affaires avec une implication effective du secteur privé dans la gouvernance.
• Revalorisation de la station touristique de Saïdia et l’intervention au niveau des autorités pour la résolution des points bloquants.

Propos recueillis par
Ali KHARROUB

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