L’agriculture pour sauver Jerada

23 يناير 2018آخر تحديث :
L’agriculture pour sauver Jerada
Akhannouch annonce plusieurs mesures
Extension du périmètre irrigué, unités industrielles et coopératives dans le pipe
Le secteur agricole est loin de toute surenchère politique

Un vendredi pas comme les autres à Jerada. Une pluie battante, des manifestants qui n’ont pas lâché prise à l’extérieur, une salle de réunion bondée (élus, syndicalistes, acteurs associatifs et autorités locales) et un nouvel interlocuteur, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, qui a fait le déplacement pour évaluer en direct les attentes d’une population en quête d’une vie meilleure.

Akhannouch  ne s’est pas contenté d’écouter les doléances mais a annoncé une série de mesures pour décongestionner la situation qui nécessite des solutions urgentes. Il s’agit de plusieurs programmes de développement agricoles prévus dans le cadre de la loi de finances 2018, notamment l’extension du périmètre irrigué avec l’extension de 1.000 hectares, la réhabilitation du périmètre irrigué existant sur 2.000 hectares et la mise à niveau des pâturages.Parmi les mesures phares qui seront mises en place pour aider la population, des activités génératrices de revenus et de coopératives dans le domaine agricole, ainsi que des unités industrielles dans l’agroalimentaire (notamment pour les viandes rouges), ou encore une unité de production d’orge vert. Le ministre Rniste a aussi promis de généraliser l’irrigation localisée (goutte à goutte) et faciliter l’octroi de crédits. Les problèmes de foncier devraient également être apurés.

De même, il sera procédé au lancement d’une zone industrielle dans la ville de Jerada,  de mise en défense des pâturages, creusage de  points d’eau, conversion de 1.000 hectares en amandiers de caroubiers ainsi que la distribution de ruches. Ces programmes devraient assurer des revenus à plusieurs milliers de bénéficiaires.

«Il y a une forte volonté pour coopérer et intensifier les efforts afin d’assurer le succès des projets agricoles dans la région» relève Akhannouch. Le ministre a assuré que les attentes revendiquées, par les différents acteurs locaux et représentants du Hirak (31 jeunes), seront communiquées au gouvernement. Mais il a aussi tenu à marquer le coup et ôter toute possibilité de confusion en assurant «que l’agriculture nationale est loin de toute sensibilité ou surenchères politiques».«Il nous appartient à tous d’assurer un suivi et un accompagnement continus des projets lancés jusqu’à atteindre les objectifs escomptés», martèle Akhannouch. Une dernière annonce et non des moindres, celle d’une première signature du décret concernant la loi organique de l’élevage par deux ministres (Agriculture, Intérieur)  et qui sera suivie par celle des ministres des Finances et de la Justice au cours de cette semaine.

Pour Akhannouch, cette rencontre servira aussi d’assise pour explorer de nouveaux horizons d’investissement, mesurer le potentiel agricole qu’offre la province et accélérer les programmes de reconversion agricole. Pour rappel, plus de 1,6 milliard de DH ont été investis dans le secteur agricole au niveau de l’Oriental depuis le lancement du plan Maroc vert (PVM) dont 213 millions de DH pour la province de Jerada. Ces investissements concernent le développement de l’élevage, la reconversion des céréales vers l’arboriculture, l’aménagement de parcours, l’aménagement hydro-agricole, la valorisation des produits locaux, subventions aux éleveurs et création de la délégation provinciale d’agriculture par soucis de proximité.

Le programme 2018/2021 accordera un budget spécifique à la province dont 28 millions de DH comme investissement pour 2018. S’y ajoute un programme complémentaire dont les montants ne sont pas encore fixés. Le ministre de l’Agriculture a précisé que l’impact environnemental est d’une importance majeure compte tenu de la fragilité de l’écosystème de la région, la fréquence des années de sécheresse et l’exploitation abusive des ressources naturelles.

Or, il est impératif de prémunir les ressources hydriques de la province (spécialement la nappe phréatique considérée comme la plus importante au niveau de l’Afrique du nord) contre toute exploitation excessive pour ne pas hypothéquer l’avenir  des futures générations. Les interventions du ministère ont pour objectif de réduire ces effets et assurer une meilleure utilisation des ressources.

Lors de sa visite à Jerada, Akhannouch était accompagné de Mouad Jamai, wali de la région de l’Oriental et gouverneur de la préfecture d’Oujda-Angad, Mabrouk Tabet, gouverneur de la province de Jerada, Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, ainsi que  tous les directeurs centraux de son ministère.

Les promesses du wali…

Lors de la rencontre qu’il a tenue vendredi matin avec les différents acteurs locaux de Jerada, Mouad Jamai, wali de la région de l’Oriental et gouverneur de la préfecture d’Oujda-Angad, a annoncé de bonnes nouvelles.  Plusieurs mesures seront lancées dans les prochains jours: création d’une unité de décorticage de crevettes, d’une unité de fabrication de blocs en béton isolant (400 emplois) et pour filature et tissage de laine (150 emplois), en plus d’emplois saisonniers pour les femmes (cueillette des fraises en Espagne). Des entretiens sont en cours avec l’Anapec pour recruter 500 jeunes diplômés dans des unités de câblage à Kénitra et Tanger, recrutement de 41 personnes à l’ONEE. Au total, 2.000 emplois devraient être créés.

DNES, Ali KHARROUBI

 Par Ali KHARROUBI leconomiste.com

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