*Un barrage de 280 millions m3 en cours de réalisation pour 1,5 milliard de DH *Préservation des ressources existantes et leur qualité, lutte contre la dépollution… *Prospection des nappes, forage de puits, protection contre les inondations… les priorités
L’Agence du bassin hydraulique de la Moulouya (ABHM) et le ministère délégué chargé de l’eau, en collaboration avec leurs partenaires, mènent des actions tous azimuts pour assurer à l’Oriental son autosuffisance en eau et le prémunir contre les aléas des saisons à faibles précipitations. Plusieurs travaux sont en cours de réalisation en matière de protection contre les inondations, assainissement, apports des barrages, contribution aux programmes de dépollution industrielle, recherches de l’eau et abreuvement du cheptel.
En matière de réalisation des barrages pour l’irrigation et la protection contre les inondations, plus de 507 millions de DH ont servi à la réalisation de 5 barrages. Deux barrages de taille moyenne à Tamalout et Rkiza, sont achevés et ont nécessité 50 millions de DH chacun. 3 autres barrages collinaires pour le stockage de l’eau et la protection contre les inondations sont également opérationnels à Sid Almandri, Oulad Chrif et Saidia.
À ces barrages de moyennes et petites tailles, s’ajoute le futur grand barrage de la région qui est en phase de réalisation à Targaoumadi, sur l’Oued Zabzite. Un barrage d’une capacité de 280 millions de m3 et qui nécessite 1,5 milliard de DH pour sa réalisation. Il servira essentiellement à desservir toutes les localités et centres de la province de Guercif confrontés à d’énormes difficultés pour leur alimentation en eau potable. Il contribuera également à l’irrigation des petits et moyens périmètres d’irrigation au niveau des provinces de Guercif et Taourirt, à la lutte contre l’envasement du barrage Mohammed V et à la production de l’électricité. La réalisation de ce barrage tombe à point nommé pour atténuer les effets négatifs des années de sécheresse. Idem, pour la modernisation des petites et moyennes hydrauliques existantes et la redynamisation des activités économiques des provinces de Taourirt et Guercif.
En parallèle, l’ABHM, débloque chaque année 10 millions de DH pour l’entretien des anciens barrages de la région. Des travaux qui englobent également la préservation de la qualité des eaux contre les rejets domestiques et industriels de l’agroalimentaire au niveau des villes de Taourirt, Driouch et Guercif. «Des études ont aussi été réalisées pour les centres qui ne disposent pas d’étude d’assainissement et dépollution des eaux usées comme à Guenfouda et Tiouli. Pour 2017, c’est le centre rural de Mestegmer qui bénéficiera de ce savoir faire», explique Boubker El Haoudi, directeur de l’ABHM.
En matière de protection contre les inondations, le ministère chargé de l’eau a réalisé des programmes de 17 millions de DH, alors que les interventions de l’Agence hydraulique couvrent 13 centres dans 6 provinces de l’Oriental avec un montant de 12 millions de DH. D’autres programmes sont en cours et s’élèvent à 110 millions de DH. Ils concernent l’aménagement des Oueds Ennchaef et Isly qui traversent Oujda et qui s’inscrivent dans la vision 20/20 lancée par le Wali de la région. 9 autres centres sont aussi concernés par l’embellissement de leurs bordures au niveau des provinces de Driouch et Jerada. Tous ces programmes seront achevés en avril 2017.
En ce qui concerne la recherche et le développement des eaux souterraines, plusieurs actions sont menées pour les préserver et rationaliser leurs exploitations tout en assurant le renouvellement des nappes phréatiques. «Un grand effort est consenti en matière de prospection des nappes et forage des puits. 80 forages ont été réalisés en 2 ans au profit de 37 localités rurales et ont nécessité 18 millions de DH» précise El Haoudi. S’ajoutent les 8 millions de DH/an qui seront alloués par le Conseil régional de l’Oriental (CRO) pour le forage et la prospection des eaux souterraines.
En 2017, l’ABHM débloquera 160 millions de DH dont 135 millions de DH pour l’investissement. Ils seront engagés dans la protection contre les inondations, la préservation de la qualité des ressources en eau, la planification et gestion des ressources et l’entretien des ouvrages hydrauliques.
Une convention-cadre pour 1,8 milliard de DH
Une convention-cadre en matière de développement des ressources en eau, étalée sur cinq ans (2016/2020), engage plusieurs départements dont le ministère délégué chargé de l’eau et le Conseil régional de l’Oriental. Son coût global s’élève à 1,8 milliard de DH et s’articule autour de 7 axes. La construction des barrages avec valorisation des eaux superficielles, l’alimentation en eau potable des populations rurales et la réalisation des points d’eau pour l’abreuvement du cheptel, constituent ses trois points prioritaires. Ils sont suivis par des actions ciblées pour la protection des centres vulnérables contre les inondations, l’assainissement et la dépollution des eaux usées. Le reboisement des bassins versants pour lutter contre le charriage et la recherche scientifique en constituent les deux derniers points.
Ali KHARROUBI // l’Économiste